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LOGEMENT : PREMIÈRES TENSIONS SUR LES IMPAYÉS DE LOYERS

L'Agence nationale pour l'information sur le logement s'alarme d'une hausse des sollicitations des locataires du privé concernant les impayés de loyers et les expulsions. Une situation confirmé par certains gestionnaires locatifs.

(BFM Immo) - La question des impayés de loyers agite de plus en plus le gouvernement. Elle était déjà suivie de près au printemps. La Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement (Dihal) avait mis en place une cellule de veille. L’Agence pour l’information sur le logement (Anil) avait en parallèle créé un baromètre des consultations pour impayés de loyers. Et en avril, l’Agence pour l’information sur le logement avait relancé sa plateforme "SOS loyers impayés" (0805 160 075). Si les sollicitations étaient fortes à la sortie du premier confinement, elles n'ont pas explosé pour autant. "La plateforme SOS Loyers impayés a été particulièrement sollicitée en juin et juillet, dans le cadre de la mise en place d’une aide financière préventive exceptionnelle par Action Logement, à destination des salariés ou demandeurs d’emploi du secteur privé ou agricole et les travailleurs saisonniers agricoles, qu’ils soient locataires ou accédants à la propriété", précise l'Anil.

Mais dans la dernière édition de son baromètre publié le 5 novembre, l'Anil constate "un niveau soutenu de sollicitation des Adil (les agences départementales d'information sur le logement, NDLR) sur les différents sujets en lien avec les impayés, en particulier de la part des locataires du parc privé pour lesquels est constatée une hausse de l’ordre de 15 % du nombre de consultations par rapport à la situation de septembre-octobre 2019". Aujourd'hui, cette hausse de la sollicitation des ADIL est d’autant plus nette aux stades amont de l’impayé (aucune démarche ou mise en demeure par le bailleur). Cela signifie que les locataires anticipent les difficultés mais n'ont pas encore cessé de payer leurs loyers.

 

"Réelle dégradation dans le paiement des loyers"

Une situation dégradée que certains gestionnaires locatifs observent également. "Nous constatons une réelle dégradation dans le paiement des loyers". Imodirect, agence immobilière en ligne dédiée à l’activité de recherche de locataire et de gestion locative, qui compte 1.500 biens en gestion locative, réalise ce constat inquiétant. Dans une étude qu'elle vient de publier cette semaine, elle note une augmentation des relances pour les loyers de 83% entre juin et octobre à J+1 par rapport à la date d'échéance du loyer. "Plus parlant encore, cette augmentation est de 138% entre juin et septembre des relances à J+30 (octobre n’est pas encore connu)", déplore Imodirect.

La Fondation Abbé Pierre rappelle que "sans allocation logement, l'impayé de loyer est constitué à partir du moment où le loyer n'est pas payé à la date convenue. Si une allocation logement est versée au locataire, l'impayé est constitué à partir du non-paiement de 2 mois de loyers (+ charges) en totalité (consécutifs ou non) ou son équivalence en montant. Si l'allocation logement est versée directement au bailleur (en tiers payant), l'impayé est constitué à partir du non-paiement de 3 termes consécutifs nets (sans l'allocation), ou d'une somme qui équivaut à 2 loyers bruts (+ charges)".

La location meublée moins touchée

Imodirect tempère tout de même: "Pour le moment le taux effectif d’impayé réel (impayé d’un mois ou plus) reste contenu ; nous constatons encore l’effet bénéfique de la mise en demeure par courrier A/R". Ainsi, le spécialiste de la gestion locative constate "7 impayés sur 1000 lots en juin (0,67%), 16 impayés sur 1000 lots en septembre (1,60%)". En revanche, Arnaud Hacquart, président d'Imodirect, est pessimiste pour les mois à venir. "Nous anticipons une forte progression des procédures liées aux impayés dans les mois à venir".

De son coté, Lodgis, spécialiste de la gestion locative de meublés, nous précise : "Un léger retard sur le paiement des loyers est constaté, sans que cela soit réellement significatif pour le moment. Les équipes restent vigilantes, mais, par nature, la location meublée traditionnelle est moins sujette aux impayés de la part des locataires". De fait, il s'agit plus souvent de loyers payés par des entreprises ou par des parents d'étudiants.

Certains départements plus touchés que d'autres

Par ailleurs, Imodirect constate que les relances pour impayés sont moins nombreuses à Paris et en Île-de-France que sur le reste du territoire national (y compris dans les grandes villes). "En effet les relances sur Paris - IDF, même si elles progressent fortement entre juin et octobre, passant d’environ 9% à 18% à J+1, restent largement moins importantes que dans les grandes villes, où l’on observe 21% de relances à J+1 ou en Province hors grandes villes, avec 26,98%". De plus, il faut en moyenne plus de relances au cours d’un mois en province que dans les grandes agglomérations pour réussir à faire payer le loyer aux locataires retardataires.

De son coté, l'ANIL constate que "la hausse des consultations en phase amont est particulièrement sensible dans certains départements (le 93, 75, 76, 13, 94, et dans une moindre mesure le 06, 92 et 31)".

Pour Arnaud Hacquart, cette situation est préoccupante. "Si elle peut paraitre anodine du fait d’un grand nombre de recouvrements avant la fin du mois, cette situation peut s’avérer extrêmement compliquée pour de nombreux bailleurs. Pour un propriétaire qui doit rembourser un prêt, la banque n’attendra pas pour lui prélever son crédit, ce qui peut générer des situations financières délicates".

 

Source : BFM immo

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